Maitres de stage : des nouveautés, toujours perfectibles

La rentrée marque l’arrivée du système « MG recommandation », destiné à améliorer l’encadrement des maîtres de stage en médecine générale. Porté par le CCFFMG et les universités francophones, l’outil suscite déjà quelques débats et nécessite des ajustements.

Les règles qui encadrent l’agrément et la reconnaissance des maîtres de stage (MDS) ont récemment évolué avec la mise en place du système « MG recommandation », qui vient compléter l’agrément du SPF Santé publique. Ce dispositif, porté par le Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale (CCFFMG) et les universités francophones, vise à renforcer la transparence et assurer un encadrement pédagogique de qualité pour les médecins généralistes en formation (MGF). « Un système prometteur mais encore flou pour les MDS confrontés à certaines maladies de jeunesse de ce nouveau système », juge le GBO.

Quelles démarches ?

Pour être maître de stage de master de spécialisation en médecine générale, il faut d’abord être reconnu par le SPF Santé publique. Le premier agrément comme MDS et comme lieu de stage est valable pour une période de trois ans. Le renouvellement de l’agrément est ensuite valable pour une durée de cinq ans.

Outre cet agrément du SPF Santé, un MDS devait jusqu’ici également être nommé par l’université du médecin généraliste en formation (MGF), et non par l’université où le MDS suit ses formations, comme collaborateur pédagogique, responsable d’un dispositif de stage. Il devait en outre avoir signé une convention de maîtrise de stage avec le CCFFMG.

Un nouveau système vient corriger certaines difficultés dès cette année. « Certains maîtres de stage n’offrant pas la qualité de suivi et d’encadrement nécessaire aux médecins en formation qu’ils accueillaient - l’agrément du SPF Santé étant octroyé sans aucune vérification des données soumises par le candidat MDS, certains abus et manquements ont été constatés -, les quatre départements francophones de médecine générale ont, avec le support du CCFFMG, lancé cette année ‘MG recommandation’ », explique le GBO.

Un double objectif

L’objectif est double : d’une part, le système vise à établir une liste commune aux quatre universités, exhaustive et unique, de MDS ayant reçu une recommandation favorable (pour un ou trois ans) après avoir soumis leur dossier au CCFFMG via la plateforme MG recommandation. D’autre part, il est attendu qu’il ait pour effet d’augmenter la qualité des dispositifs de stage en MG en contrôlant les dossiers soumis par les candidats MDS (pour s’assurer de la qualité de l’ensemble des moyens et ressources pédagogiques, organisationnels, matériels et professionnels qu’un MDS s’engage à offrir au MGF qu’il accueille en stage) et en les croisant, entre autres, avec les évaluations faites par les MGF y ayant déjà effectués leur stage.

« MG recommandation » est hébergé par le CCFFMG. Chaque MDS est invité à remplir un questionnaire via l’application « MG recommandation ». Celui-ci sera évalué par un groupe composé de représentants des centres académiques de médecine générale des différentes universités. Une liste de recommandations est alors transmise aux universités qui l’adoptent selon les dispositions des règlements du Master de spécialisation.

« La forme est perfectible »

Pour le GBO/Cartel, l’intention du système est bonne mais la forme est encore perfectible. « Ce système en est encore à ses débuts et nous avons donc été interpellés par rapport à des incompréhensions », souligne le syndicat. « Nous soutenons un système d’évaluation des maitres de stage visant à offrir une formation de qualité pour nos futurs consœurs et confrères. Mais, au vu des témoignages reçus, force est de constater que celui-ci manque actuellement de transparence. Les lettres envoyées au MDS ne mentionnent aucunement la raison d’une non recommandation. »

Le GBO se dit également interpellé par la longueur du système d’évaluation par le groupe décisionnel, qui peut s’étendre jusqu’à deux mois. « Ce délai pourrait mettre en difficulté un assistant qui doit débuter son stage. »

« Pour finir, nous regrettons que ce système soit utilisé différemment en fonction des universités », ajoute encore le Groupement. « En effet, c’est l’université du candidat qui détermine la règle d’utilisation de ‘MG recommandation’ et non l’université où le MDS suit ses formations. Cela peut amener des problèmes de communication et un manque d’information des MDS par rapport à leur statut. »

Le GBO/Cartel estime donc que ce système doit être rapidement évalué pour permettre d’offrir plus de transparence, une communication claire et centralisée et une procédure simple et rapide. « Nous avons déjà rencontré le CCFFMG à ce propos et nous continuerons à interpeller les universités pour aider les MDS dans leur parcours de formation. » Davantage d’informations peuvent être obtenues en contactant directement le syndicat.